AragoRn Boulanger



« Lorsque j’ai commencé à danser, c’était par une nécessité absolue de ne plus être contraint en moi-même. Sans formation ni ambition, je commençai à bouger pour faire exister quelque chose de plus grand que mon unique espace intérieur. Dans son absence de définition, la Danse, en dehors de tout enseignement académique, m’offrait un nouvel espace à investir ; une nouvelle liberté. J’ai mené depuis, une investigation, à travers des contraintes chorégraphiques simples telles que la lenteur, la répétition, la fluidité ; une recherche en introspection, vers un endroit d’expression déchargé des limites personnelles. La danse fut une occasion rare de rassembler toutes les dimensions de l’être en un même lieu et un même instant, pour m’ouvrir à ce qui nous dépasse. Comment une œuvre motive-t-elle une rencontre intérieure avec l’inconnu, une ouverture de l’esprit ? une conscience plus grande ?

Animé par ces questions, j'ai développé un travail spécifique sur le mouvement. Paradoxalement je suis allé à la rencontre de la danse déjà présente en moi, vers laquelle je tendais naturellement, inspirée par des peintures, des dessins, des courbes définissant des vides et des pleins dans une relation dynamique. Se déployant dans une circulation fluide et ininterrompue, cette « danse » s’est peu à peu définie comme un mouvement ondulatoire unique, et sans fin.La dimension graphique, et l’impact visuel du signifiant ont toujours été des questions présentes dans mes travaux personnels ou mes collaborations. A la recherche de ce qui serait à la fois immuable et inépuisable, c'est dans un prolongement évident des courbes en mouvement que j'en suis venu à la calligraphie arabe. Une discipline aux règles construites qui recherche la transcendance d'un message, le plus souvent profond et noble. Je pratique depuis plusieurs années, et continu d'apprendre, les techniques propres à la calligraphie persane, à la composition et l'agencement poétique des mots et des lignes, avec les outils consacrés d'une tradition millénaire. Je me considère toujours comme un artisan, et je trouve dans l'exercice autotélique de la calligraphie un moyen d'évoquer et de convoquer ce qui dans la vie nous élève et nous apaise. »

 


Autodidacte, Aragorn Boulanger invente depuis ses débuts sa technique corporelle et son propre langage chorégraphique. Ses collaborations d’une grande diversité, lui ont inspiré un questionnement sur les limites du possible, et il a développé un rapport au mouvement qui se relie naturellement à l’illusion et à la magie. En marge de la création il partage son travail avec plusieurs artistes de la scène actuelle, en danse, en cirque, ou en théâtre.

Il a collaboré avec de nombreux artistes contemporains, parmi lesquels Andy Degroat (REDNOTES), Abdel-Aziz Sarrokh (HUSH HUSH HUSH), Nacéra Belaza, Marie Claude Pietragalla, Michel Schweizer, ou Bob Wilson (pour « La Flûte enchantée » à l’Opéra National de Paris Bastille), et travaille depuis 2010 avec la cie 14 :20, dans sa recherche et son développement de la Magie Nouvelle.

Depuis 2005 il mène des travaux de création personnels, dont une dizaine de pièces chorégraphiques, en solo ou en groupe, telles que « Mésomérie », « Entre 0 et 1… » ou « Swan lacK »… Il répond aussi à des commandes artistiques et assiste entre autres Anne N’Guyen, Clément Dazin et Francesca Hyde, dans leurs propres travaux d’écritures. Il ne cesse d’affiner sa démarche et sa recherche, et intervient occasionnellement en tant que formateur pour diverses structures à l’internationale (Dublin, Berlin, Moscou, Oakland…), telles que Katapult, l’école du Lido de Toulouse, le C.N.A.C, Les Hivernales d’Avignon… dans des stages où il transmet les bases de la danse qu’il développe. En 2017, il commence la calligraphie arabe et persane, apprise de façon traditionnelle pendant 5 ans auprès du maitre iranien Bahman Panahi et du calligraphe tunisien Hamda Yaqoubi. En 2021 il rejoint la Gare XP, collectif d’artistes parisiens indépendants installé dans le 18e arrodissement, où il occupe un atelier pour sa création calligraphique, et réalise sa première exposition individuelle.