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Je pratique la calligraphie persane de façon traditionnelle, en
travaillant ses formes classiques ; les « syia mashq » (exercices noirs), les
phrases horizontales, les compositions de mots, et les « châlipa » (composition
de 4 lignes diagonales) ... Mes outils sont le calame, le papier et l’encre.
Dans un autre temps, je dérive ces formes usuelles, en appliquant à l’exercice
une sensibilité au mouvement héritée de la danse. La répétition incessante du
mouvement calligraphique organise un nouvel espace. Les lignes se compressent,
se relient, pour construire un nouveau « tissage de la tradition ». Le sens
premier des lettres se retire derrière les ondulations de l’ensemble. Parfois
les traits s’affranchissent du symbolisme lettrique pour ne laisser sur la feuille
que des élans, des volutes aux poids et aux tailles dynamiques. La main est
guidée dans de nouvelles sinuosités, cherchant à leur tour un symbolisme
naturel et universel ; une trace qui contient tous les mouvements, toutes les
lettres. »